Avec un CELI, on est loin du compte d’épargne de la caisse scolaire où vous déposiez vos sous dans une enveloppe, enfant. Imaginez plutôt un CELI comme un panier dans lequel vous choisissez ce que vous mettez : des fonds négociés en bourse (FNB), des certificats de placement garanti (CPG), des actions, des obligations et, oui, aussi de l’argent comptant.
Le gouvernement du Canada a mis en place le CELI en 2009 pour encourager les gens à épargner. Comme l’argent que vous y déposez provient d’un revenu déjà imposé, vous n’aurez rien à payer lorsque vous le retirerez.
Un CELI, comment ça fonctionne?
Vous ouvrez un CELI, vous y déposez de l’argent, vous investissez, et vous regardez ça pousser comme une petite plante. Un des grands atouts du CELI, c’est sa flexibilité : contrairement au REER, vous pouvez retirer des fonds quand bon vous semble, sans avoir à payer de pénalité. Cela dit, il y a un plafond de cotisation annuel fixé par le gouvernement, une limite qui change d’année en année et détermine le montant maximal que vous pouvez verser dans votre compte. Avant de commencer à cotiser, prenez le temps de vérifier la limite de l’année en cours ainsi que celles des années passées. C’est que dépasser peut coûter cher : une pénalité de 1 % par mois est appliquée sur l’excédent tant qu’il n’est pas retiré.
Quand vous retirez de l’argent d’un CELI, le montant s’ajoute à vos droits de cotisation au début de l’année suivante. Par exemple, si vous avez déjà atteint votre limite et que vous sortez 5 000 $ cette année, vous devrez attendre au 1er janvier de l’an prochain pour pouvoir remettre ces 5 000 $ dans votre compte. Bon à savoir aussi : si vous ne cotisez pas une année, les droits ne disparaissent pas. Ils se reportent à l’année suivante, ce qui fait que votre plafond de cotisation continue d’augmenter avec le temps.
Les avantages du CELI
Le CELI fait partie des comptes d’épargne fiscalement avantageux, mis en place par le gouvernement pour encourager l’épargne, que ce soit pour la retraite ou un achat important comme une maison, en offrant des allègements fiscaux. Contrairement au REER, les cotisations versées dans un CELI ne donnent pas droit à une déduction immédiate, mais vous bénéficiez d’un avantage plus tard : tous les gains réalisés dans le compte sont exonérés d’impôt. Autrement dit, puisque vous avez déjà payé de l’impôt sur l’argent que vous y déposez, vous n’aurez rien à payer au moment du retrait.
Les bémols du CELI
Un CELI, c’est super, mais ça peut vous jouer des tours si vous ne faites pas attention à vos montants de cotisation. Vous pouvez en ouvrir autant que vous voulez, mais votre plafond de cotisation reste le même – et avec plusieurs comptes, c’est facile de perdre le fil. Comme on l’a dit, si vous dépassez votre maximum pour l’année, vous devrez payer une pénalité de 1 % par mois sur le montant excédentaire. Même si c’est par inadvertance!
Limites de cotisation au CELI
Le gouvernement ne prévoit pas les limites de cotisation au CELI sur le long terme. Pour cette année, la limite est de 7 000 $, peu importe combien vous gagnez et qui vous êtes (tant que vous avez la résidence canadienne et 18 ans ou plus). Vos droits de cotisation au CELI commencent à s’accumuler à partir de 2009, de l’année où vous avez eu 18 ans, ou de l’année où vous avez obtenu la citoyenneté canadienne, selon ce qui est le plus récent. Pour les années 2009 à 2025, le maximum total de droits de cotisation est donc de 102 000 $.
Où investir avec un CELI?
Vous pourriez choisir d’investir dans des actions, des obligations, de l’immobilier ou des fonds négociés en bourse (FNB). Plusieurs facteurs influencent cette décision, notamment votre tolérance au risque et votre horizon de placement, c’est-à-dire le moment où vous prévoyez utiliser cet argent.
Impôts et CELI
Quand on parle de CELI, ce sont surtout les règles de cotisation et de retrait qui retiennent l’attention. Mais personne n’a le goût d’avoir une mauvaise surprise au moment de faire ses impôts, n’est-ce pas? Même si, comme son nom l’indique, le compte d’épargne libre d’impôt est censé être… libre d’impôt, certaines situations peuvent quand même entraîner une facture fiscale.
En général, les intérêts, les dividendes et les gains en capital générés dans un CELI ne sont pas imposables, ni tant qu’ils restent dans le compte ni au moment du retrait. Cela dit, les dividendes versés par des actions ou des FNB cotés aux États-Unis sont souvent soumis à une retenue d’impôt de 15 % pour les non-résidents, prélevée à la source par l’IRS (le fisc américain).
Il est aussi possible de devoir payer de l’impôt sur un CELI lorsqu’on vit à l’extérieur du Canada. Si une cotisation est faite au cours d’une année où le statut de non-résident s’applique, une pénalité de 1 % par mois s’ajoute sur le montant cotisé. On parle de non-résidence lorsque le Canada n’est plus le lieu de résidence principale pendant la majorité de l’année fiscale.
Qui peut ouvrir un CELI?
Toute personne de 18 ans ou plus résidant au Canada et possédant un numéro d’assurance sociale (NAS) valide peut ouvrir un CELI. Il suffit de communiquer avec une institution financière, une caisse populaire ou une compagnie d’assurance qui offre ce type de compte, et de fournir son NAS ainsi que sa date de naissance. À moins d’essayer de se faire passer pour quelqu’un d’autre, ça ne devrait pas prendre plus de dix minutes.
Transférer un CELI d’une autre institution financière
Bonne nouvelle pour les gens qui se magasinent une nouvelle banque : transférer un CELI, c’est tout simple. Des frais peuvent s’appliquer, mais votre nouvelle institution financière pourrait les rembourser. Mieux vaut vérifier auprès des deux parties pour bien comprendre les frais possibles.
En général, transférer un CELI n’a pas de conséquences fiscales. À noter toutefois : lorsque vous autorisez le transfert, on vous demandera souvent si vous préférez le faire en espèces ou en nature, c’est-à-dire vendre vos placements avant le transfert ou les déplacer tels quels. Selon les placements détenus et l’option choisie, certains frais peuvent s’appliquer.
CELI – en cas de décès
Même si ce n’est jamais agréable d’y penser, il est important de savoir ce qu’il advient d’un CELI en cas de décès de la personne titulaire.
Il est possible de désigner un·e titulaire remplaçant·e ou un·e bénéficiaire désigné·e. La nouvelle personne titulaire doit être un·e partenaire admissible (mariage, union de fait). Dans ce cas, la totalité du CELI lui est transférée, et le compte continue de croître à l’abri de l’impôt. À noter que ce transfert n’a aucun effet sur les droits de cotisation de la personne titulaire remplaçante : ni augmentation ni réduction.
Toute autre personne qui hérite d’un CELI est considérée comme un·e bénéficiaire désigné·e, et reçoit la somme en argent du CELI. Un·e bénéficiaire peut choisir de placer la somme dans son CELI, si assez de droits de cotisation sont disponibles. Sinon, elle sera déposée dans un compte imposable, et le·la bénéficiaire sera responsable du paiement des impôts sur toute croissance après le décès de la personne titulaire du compte.