Les régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) constituent un puissant outil d’épargne pour les Canadien·nes. Utilisés judicieusement, ils offrent des avantages fiscaux non négligeables qui vous aideront à bâtir une retraite solide. Les cotisations sont déductibles d’impôt, ce qui diminue votre revenu imposable de l’année, et les gains réalisés à l’intérieur du régime sont exempts d’impôt tant qu’ils y restent investis. Vous paierez uniquement de l’impôt au moment du retrait – habituellement à la retraite, période où votre revenu et votre taux d’imposition pourraient être inférieurs.
En comprenant bien votre plafond de cotisation, vos droits de cotisation inutilisés et vos cotisations inutilisées, vous pourrez tirer pleinement profit de votre REER.
Les cotisations au REER
TChaque année, un plafond de cotisation annuel limite le montant que vous pouvez verser à votre REER. En 2024, ce plafond correspondait à 18 % de votre revenu gagné, jusqu’à concurrence de 31 560 $. Pour 2025, cette limite est fixée à 32 490 $. Ce montant change chaque année, alors prenez soin de le vérifier auprès de l’Agence du revenu du Canada (ARC). Si vous participez à un régime de retraite ou à un régime de participation différée aux bénéfices, votre plafond de déduction REER pour l’année suivante sera réduit par le facteur d’équivalence, soit la valeur des prestations de retraite accumulées l’année précédente.
Pour connaître votre plafond de cotisation REER, vous pouvez consulter votre plus récent avis de cotisation, ou encore vous connecter à Mon dossier sur le site Web de l’ARC.
Les droits de cotisation REER inutilisés
L’un des principaux avantages du REER est que, si vous n’avez pas cotisé ou avez cotisé moins que votre plafond annuel, vous ne perdez pas l’avantage fiscal associé à ce montant. Les cotisations non utilisées s’ajoutent à vos droits de cotisation futurs, qui continuent ainsi de s’accumuler.
Par exemple, supposons qu’en 2023, votre plafond était de 12 000 $, mais que vous n’avez cotisé que 5 000 $. Vous conservez donc vos droits de 7 000 $. En 2024, si votre plafond annuel est de 13 000 $, vous pourrez cotiser jusqu’à 20 000 $ (soit les 13 000 $ de l’année en cours plus les 7 000 $ inutilisés de l’année précédente).
Attention toutefois à ne pas dépasser vos droits de cotisation REER. L’ARC tolère une cotisation excédentaire cumulative maximale de 2 000 $ au cours de votre vie. Tout montant dépassant ce seuil est soumis à une pénalité fiscale de 1 % par mois, jusqu’à ce que l’excédent soit retiré ou que de nouveaux droits deviennent disponibles.
Cotisations inutilisées et droits de cotisation inutilisés : quelle différence?
Ces deux termes se ressemblent, mais désignent des concepts différents. Lorsque vous cotisez à votre REER, vous devez déclarer ces montants dans votre déclaration de revenus annuelle. Toutefois, vous n’êtes pas tenu de réclamer immédiatement la déduction fiscale correspondante. Vous pouvez choisir de reporter cette déduction à une année ultérieure, ce qui peut être judicieux si vous prévoyez d’atteindre une tranche d’imposition plus élevée dans le futur ou si vous préférez étaler vos déductions sur plusieurs années. Ces montants cotisés mais non déduits sont des cotisations inutilisées à un REER.
Vous pouvez reporter indéfiniment ces cotisations inutilisées, mais cette stratégie est peu courante. À moins de prévoir une hausse significative de vos revenus futurs, il est généralement plus avantageux de demander la déduction sans attendre. En reportant la déduction, vous pourriez perdre l’occasion d’obtenir immédiatement un remboursement d’impôt à réinvestir, ainsi que la croissance potentielle de ce capital. Le montant de vos cotisations REER inutilisées est indiqué sur votre avis de cotisation annuel.
Bien gérer vos cotisations REER pour optimiser votre épargne-retraite
Maîtriser les particularités des plafonds de cotisation, des droits inutilisés et des cotisations inutilisées vous aidera à maximiser votre épargne et vos avantages fiscaux. Cette flexibilité exige toutefois une certaine vigilance et une planification soignée pour éviter les erreurs coûteuses.
Gardez également à l’esprit que les règles relatives aux REER et à la fiscalité peuvent évoluer. Il est donc important de rester informé des mises à jour de l’ARC et d’ajuster votre stratégie en conséquence.