Quand vous bâtissez votre portefeuille, vous avez une foule de décisions à prendre : quels placements choisir, bien sûr, mais aussi en quelles proportions. C’est ce qu’on appelle la répartition de l’actif, et c’est l’une des décisions les plus importantes que vous prendrez si vous investissez.
Chaque type de placement se comporte différemment et joue un rôle particulier dans un portefeuille. Par exemple, les actions peuvent offrir un rendement plus élevé à long terme, mais leur valeur a tendance à fluctuer (on parle ici de volatilité). Les obligations, elles, procurent généralement des rendements plus stables, quoique souvent plus modestes. Quant aux liquidités, elles sont les plus stables, mais elles rapportent peu. Il existe aussi d’autres catégories d’actifs aux caractéristiques propres, comme les matières premières, l’immobilier ou les placements alternatifs. Trouver la bonne combinaison – en fonction de vos objectifs, de votre horizon de placement et de votre tolérance au risque –, c’est ça, la répartition de l’actif.
Il n’existe pas de modèle universel : chaque situation financière est différente. Pour déterminer votre répartition idéale, il faut réfléchir à votre horizon de placement et à votre rapport au risque, c’est-à-dire à votre tolérance au risque (le niveau de volatilité avec lequel vous êtes à l’aise), votre capacité à prendre des risques (selon votre situation financière), et le niveau de risque nécessaire pour atteindre vos objectifs.
Il peut être tentant de tout miser sur l’action la plus prometteuse, un secteur en forte croissance ou une région particulière du marché mondial. Mais ce genre d’élan peut mener à tout… ou à rien. Diversifier vos placements – entre classes d’actifs, secteurs et régions – permet de limiter les surprises. En combinant des actifs qui ne bougent pas tous dans le même sens, vous atténuez les hauts, et surtout les bas. Ce n’est pas une garantie de gains spectaculaires, mais ça réduit les risques de pertes majeures. Et cette stabilité peut vous aider à garder le cap, même quand l’actualité secoue les marchés.
La répartition de l’actif évolue avec le temps. Quand vous êtes plus jeune, vous avez généralement le temps de traverser les creux du marché, donc un portefeuille orienté davantage vers la croissance (comme les actions) peut avoir du sens. Plus vous vous rapprochez de votre objectif – retraite, achat d’une maison ou autre –, plus vous pourriez privilégier des placements stables, pour protéger ce que vous avez accumulé. Cette idée d’ajuster progressivement la composition de votre portefeuille fait partie intégrante de l’investissement à long terme. C’est d’ailleurs une stratégie qu’appliquent automatiquement bien des portefeuilles gérés.
Une fois votre répartition idéale établie, les mouvements du marché finiront inévitablement par déséquilibrer votre portefeuille, puisque les différents placements n’évoluent pas tous au même rythme. Le rééquilibrage consiste à ramener votre portefeuille vers sa répartition cible, en vendant une partie des actifs qui ont pris trop de poids, et en achetant ceux qui sont passés sous leur seuil prévu. Cette approche disciplinée remplit deux fonctions essentielles : elle permet de mieux gérer le risque en évitant une trop grande exposition à une seule catégorie d’actifs, et elle applique une logique « acheter bas, vendre haut », une stratégie difficile à suivre sur le plan émotif, mais souvent payante à long terme. Que vous choisissiez de rééquilibrer selon un calendrier régulier (une fois par an, ou tous les six mois), dès que certains écarts dépassent un seuil défini (comme 5 %), ou en utilisant un service automatisé offert par plusieurs plateformes, l’essentiel, c’est la constance. Avoir un plan et s’y tenir est crucial, surtout quand les marchés deviennent instables et que les émotions pourraient vous faire dévier de votre trajectoire.
Construire un portefeuille bien diversifié peut vite devenir un casse-tête quand on choisit ses placements un à un. Heureusement, il existe des façons plus simples d’y arriver. Beaucoup de personnes qui investissent se tournent vers les fonds négociés en bourse (FNB), qui sont des paniers de placements conçus pour offrir une bonne diversification à faible coût (comme les FNB « tout-en-un »). Mais attention : le mot clé ici, c’est faible coût. Des frais de gestion trop élevés peuvent gruger vos rendements potentiels.