Finance pour humains
Dois-je participer à la campagne GoFundMe de mon collègue?
Are you inundated with worthy (and not-so-) causes at work? Our columnist has one answer to the charity with a face (from the cubicle next to you) conundrum.
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Ce billet est le plus récent de notre série Chère Mme Bienséance dans laquelle notre chroniqueuse démêle ce qui se passe lorsque l’humain rencontre l’argent.
Chère Mme Bienséance,
J’aime les bonnes oeuvres, aider les gens et, bien sûr, la technologie (d’ici à ce que les ordis se soulèvent contre nous!). Mais j’ai l’impression qu’on me demande trois fois par jour de contribuer à la marche caritative ou à la campagne GoFundMe d’un collègue. Est-ce que je peux refuser de donner pour la troisième opération du chat de mon voisin de bureau sans passer pour une personne sans coeur?
Sincèrement vôtre,
Le gars qui a déjà donné (et donné et donné) au bureau
Cher G. Donné (puis-je vous appeler Donné?),
C’est un dilemme dans l’air du temps! Et Mme Bienséance se souvient non sans une certaine nostalgie de l’époque où l’on pouvait éviter d’acheter les biscuits des scouts de son voisin de cubicule avec un simple : « Aon, j’aimerais bien t’aider, mais je ne mange pas de sucre raffiné ce mois-ci.»
Mme Bienséance croit que la vente de biscuits, tout comme les collectes de sang pour la Croix-Rouge, avaient leur place au bureau parce qu’elles étaient claires et précises, avaient lieu à intervalles réguliers et étaient généralement approuvées par l’entreprise. Mais les choses ont changé, et il doit y avoir une séparation entre le travail et la charité. Oui, une joie partagée est une joie décuplée, et un fardeau partagé est un fardeau diminué, mais l’explosion de la culture du sociofinancement a rendu le nombre de fardeaux à diminuer parfois oppressant.
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Et ce fardeau a un visage : celui de votre collègue! Les demandes de participation à une campagne GoFundMe sont, par nature, très personnelles et elles nous demandent soit de valider soit de rejeter les collègues avec qui nous entretenons des relations professionnelles, parfois tendues, au quotidien. C’est pourquoi la politique générale de Mme Bienséance sur ce sujet est la suivante : choisissez les causes qui vous tiennent à cœur, budgétez vos contributions et dites non à tout le reste.
On reviendra sur cette politique plus tard. Pour l’instant, tentons de répondre à ce qui, je crois, vous préoccupe le plus : comment dire non? Ou encore mieux : comment dire non sans vous sentir mal et avoir l’air d’un radin égoïste au cœur de pierre qui se fout de la prévention des maladies évitables chez les chats?
D’après une experte que j’ai rencontrée, une partie de la réponse est d’accepter le fait que refuser sera toujours plus difficile que donner le montant minimal pour vous sortir de cette situation gênante. « Nous devons devenir à l’aise avec le malaise dans ce genre de situation », affirme Diane Gottsman, fondatrice de Protocol School of Texas, une entreprise spécialisée dans le leadership managérial et la formation en éthique en affaires. Une partie de son travail est d’enseigner à des gens importants ce qu’est une attitude éthique et comment s’en tenir à son code d’éthique sans offenser les autres. « Dire non à une cause honorable va à l’encontre de notre instinct, dit-elle, mais ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas ou que nous ne devons pas le faire. »
La dure vérité est qu’il existe tellement d’œuvres caritatives qu’il est impossible de toutes les aider.
En fait, la meilleure façon de dire non est d’insister sur la valeur de la cause et de vous en servir pour renverser la vapeur. Mme Bienséance a été très impressionnée par l’honnêteté de cette approche. Gottsman suggère même un script à suivre : « Wow, j’admire ton dévouement envers la conservation des zones humides/la sensibilisation au cancer du sein/l’introduction des enfants de familles démunies à l’art du tissage sous-marin! Je me sens exactement comme ça face à la participation électorale et Médecins Sans Frontières. Malheureusement, je me suis fixé un budget annuel que je dédie aux deux causes qui me tiennent à cœur, donc je ne pourrai pas contribuer à la tienne. »
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Mme Bienséance aime beaucoup la nature à la fois élégante et hermétique de cette réponse. De un, votre collègue ne peut vous demander de changer votre budget ou vos allégeances; de deux, on ne peut remettre votre générosité en question. De plus, ça marche pour tous les budgets, qu’il soit de 5 $ ou de 5 000 000 $.
Évidemment, tout cela ne fonctionne que si vous faites réellement des contributions régulières aux œuvres caritatives que vous avez nommées. Si, en plus d’être radin, vous êtes menteur, vous allez gâcher ce script pour toutes les personnes honnêtes. Soit vous ouvrez votre porte-monnaie pour les causes qui vous animent, soit vous avouez une fois pour toutes que vous n’êtes qu’un nihiliste au cœur noir qui vivra sa vie dans le vice avant de quitter ce monde dénué de sens.
La dure vérité est qu’il existe tellement d’œuvres caritatives qu’il est impossible de toutes les aider. Donc faites vos choix, soyez fier de ces choix et n’y dérogez pas! Ne laissez pas de place à la discussion, même si c’est le collègue avec qui vous passez vos pauses café qui vous le demande, ou encore s’il se trouve que l’organisme en question essaie de protéger une espèce que vous trouvez adorable (oui, le chat des sables est très mignon!). Ne jouez pas non plus à la police philanthropique. Mme Bienséance a presque de l’admiration pour l’audace de la personne qui ose demander à ses collègues de l’aider à payer son billet d’avion pour aller construire un orphelinat en Amérique centrale, mais ce n’est peut-être pas le bon moment pour expliquer à cette personne qu’on sait maintenant que le tourisme humanitaire nuit aux communautés plus qu’il ne les aide.
Le fait d’avoir une règle générale sur ce sujet ne signifie pas pour autant que vous ne rencontrerez jamais de situations délicates. Deux cas aux ramifications morales et pratiques très différentes les unes des autres me viennent tout de suite à l’esprit.
Le premier cas est celui où un collègue est atteint d’une maladie ou traverse un moment désastreux. On peut affirmer que de contribuer à un organisme caritatif permettra de rejoindre plus de gens que si l’on aide financièrement une personne que l’on connaît. Mais on peut aussi argumenter qu’une communauté est formée de gens qui s’entraident et que, sans ces communautés, le monde serait bien triste.
Le deuxième, un peu moins noble, est lorsque votre patron vous demande de contribuer à une cause. La personne qui détermine votre salaire annuel ne devrait peut-être pas vous piéger ainsi… à moins d’être machiavélique et impitoyable. Mme Bienséance est plus prudente lorsqu’il est question du patron et elle céderait probablement à la pression et ferait une contribution moyennement généreuse — pas énorme, juste honnête.
Diane Gottsman étant une femme de principes, elle pense qu’il est plus éthique de tenir tête au patronat en votre nom et celui de vos collègues que de plier l’échine. Surtout que ce n’est pas correct de la part d’une personne à qui vous vous rapportez de vous mettre dans cette situation.
« Nous vivons à une époque où les gens redéfinissent ce qu’est un environnement de travail sain – et je crois que le fait d’être sollicité par ses collègues ou son patron ne devrait pas en faire partie », conclut-elle.
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